CHEMIN DE LA CRÉATURE
Je résume : chaque créature suit sa propre évolution, depuis sa forme psychique la plus primitive, la plus inférieure, jusqu’aux formes de plus en plus évoluées. Le développement de sa composante psychique entraîne le développement du corps matériel ainsi que l’évolution et la constellation des forces vitales. Ces dernières s’adaptent exactement à la forme et à la qualité de la composante psychique. Autrement dit, elles sont en totale conformité avec cette composante. En fait, elles représentent son expression dans le domaine donné.
Le développement de la créature que nous suivons ici est passé par toutes les étapes, jusqu’à parvenir à l’homme. C’est à ce stade que son évolution connaît un revirement. La créature humaine, en tant que première dans la lignée animale, acquiert la possibilité d’assumer son développement de façon active. Tandis que, jusqu’à présent, toutes les créatures évoluaient sous l’effet de la loi de cause à effet (loi du Karma), l’homme est la première créature animale dotée d’une qualité lui permettant de prendre des décisions de façon active et de s’efforcer d’améliorer et d’accélérer son évolution ou, comme on a l’habitude de dire, son « chemin spirituel ». Bien que l’homme ait cette possibilité, la loi de cause à effet continue, bien évidemment, à s’appliquer, surveillant les erreurs humaines et les mauvais pas accomplis sur le chemin de la vie. Dans ses premières vies, vécues en tant que vies humaines, l’homme ne peut se servir de sa nouvelle aptitude que très rarement. Quelquefois, il ne l’exploite pas du tout. À peu près vers le milieu de ses vies humaines, cette faculté est déjà suffisamment développée pour que l’homme commence à en prendre conscience et pour qu’il cherche également à l’utiliser.
Un jour vient où l’homme ne s’intéresse plus seulement à ce que ses sens veulent bien lui soumettre, mais commence à réfléchir aux lois qui régissent la vie et à chercher la vérité (les vraies réponses aux questions sur l’être, l’existence et le cours de toute la vie). Il cherche à clarifier à soi-même sa position de vie, les relations réciproques entre lui-même et sa propre vie et, surtout, l’essence de la vie, son expression et tout le sens de tout l’être.
À partir de ce moment où l’homme se met à chercher, c’est-à-dire le moment où il s’engage – activement et volontairement - sur son chemin, nous pouvons diviser schématiquement cette étape de quête en :
a. période où il n’est que guidé par la foi aveugle,
b. période où il acquiert l’esprit critique,
c. période où il met en équilibre son « je crois et je sais »,
d. période où il sait et où il s’accorde avec tout ce qui est vivant.
A. La période de la foi aveugle représente l’état initial de l’homme sur son chemin spirituel. L’homme se laisse complètement diriger par un courant religieux qui est à la disposition à cette époque donnée et qui est, généralement, habituel pour la société humaine de son époque. La plupart du temps il s’agit d’une certaine affaire de mode. L’homme ne réfléchit que peu. Il croit aveuglément à la doctrine répandue par sa religion, bien qu’elle soit la plupart du temps naïve et manifestement imparfaite. Il se laisse passivement porter par la foule et croit, en général, que les dogmes proposés par sa religion sont les plus parfaits de tous. Il s’adapte à ces dogmes, obtusément et sans réflexion, et se conforme à leurs ordres ou leurs interdictions sans aucune critique.
Au cours de ses prochaines vies, lorsque son esprit critique commence lentement à se développer pour s’en prendre, bien que timidement encore, à sa foi aveugle et confortable, l’homme se met à manifester son mécontentement avec la foi, jusque-là immuable, et à s’orienter vers diverses sectes fondées sur la doctrine qu’il suivait jusqu’alors. Tandis que son penchant vers la foi aveugle subsiste, il commence à chanceler entre diverses doctrines.
B. La période du développement de l’esprit critique. Son mécontentement continue à croître lors de cette période. L’homme réfléchit davantage aux sciences religieuses, il en cherche de nouvelles, il compare leurs doctrines, les confronte entre elles et sa foi n’est plus aveugle. Il ne se contente plus de tout comme par le passé. Bien que la foi soit prépondérante, l’homme cherche de plus en plus à connaître la vérité et, par conséquent, à exploiter le second pôle de la pensée afin de justifier de nombreux phénomènes et d’apprendre davantage. Il cesse d’être un simple auditeur, il devient quêteur.
C. La période où l’homme met en équilibre son « je crois et je sais ». À ce stade-là, l’homme évolué s’efforce d’appréhender les lois qui régissent la vie, Podstata, la créature; ses pensées suivent ces mêmes lois. Il adopte une attitude critique vis-à-vis des sciences religieuses proposées à l’humanité. Il cherche à leur trouver un dénominateur commun, à les débarrasser des strates de l’ignorance humaine et il les confronte entre elles. Il cesse de chercher et se stabilise, non pas - comme on le dit souvent - dans sa foi, mais « dans son savoir ».
D. La période où l’homme sait. C’est la période où l’homme consolide fermement son savoir spirituel. L’homme est alors à même de le justifier pleinement et correctement. De même qu’il sait que 2 + 2 = 4, sans dire qu’il y croit parce qu’il le sait et connaît les lois des nombres, de même il sais que tout est comme il sait, car il le sait, car tout obéit aux lois qu’il peut pleinement justifier. Les vérités spirituelles lui paraissent logiques et claires étant donné qu’elles obéissent aux lois bien précises. Il n’y a qu’une seule explication à tout étant et celle-ci ne saurait être différente. De même que chaque problème mathématique peut avoir plusieurs solutions mais un seul résultat, de même chaque réflexion spirituelle et chaque problème spirituel ne peuvent aboutir qu’à un seul résultat. Il sait car il connaît les principes et peut les expliquer. Les personnes aussi évoluées et expérimentées ne sont de nos jours que rarissimes et le but de ce livre est de contribuer à l’accroissement de leur nombre.
Par conséquent, je m’efforce d’expliquer les lois spirituelles et je voudrais que chacun puisse résoudre son « je crois car je sais » (au sens figuré « son problème de calcul »). Bien évidemment, je ne peux pas transmettre plus que je ne connais. Je ne serais que ravi si d’autres arrivaient et transmettaient mieux et davantage. Car c’est dans l’intérêt de tous.
Il a déjà été dit qu’à une certaine phase de son développement, l’homme apporte à son chemin de l’évolution sa propre volonté et activité. Il cesse de se développer passivement et commence à décider de plus en plus de sa propre évolution. Il n’existe qu’un chemin de l’évolution. Se changer soi - même !
Qu’est-ce que cela signifie et comment appréhender ce problème ? Observons le cours de l’évolution dans la période où la créature ne la subit que passivement.
L’homme représente une certaine qualité, une certaine structure psychique, composée et influencée par les expériences acquises au cours de ses nombreuses vies antérieures. L’homme évalue ces expériences et adopte vis-à-vis d’elles sa propre attitude intérieure. Cette démarche génère sa qualité, plus précisément sa structure psychique qualitative et potentielle. L’homme est fait ainsi et agit en conséquence. Il manifeste sa qualité par ses actes, la loi de cause à effet transfère ces actes - à des fins pédagogiques – aux vies ultérieures et recherche (aidée par d’autres facteurs) le destin correspondant au comportement de l’homme. Par conséquent, la loi de cause à effet contribue à une meilleure prise de connaissance et de conscience. C’est ainsi qu’elle ennoblit la composante psychique de l’homme et c’est bien de cela qu’il est question.
Il s’agit encore d’un changement de la composante psychique, qu’il soit suscité par la loi de cause à effet ou par la volonté ciblée d’un homme conscient.
Nous devons l’avoir à l’esprit et agir en conséquence. Cela signifie se changer soi-même, sa propre opinion, son attitude vis-à-vis de la vie et de tout étant. Accroître et améliorer sa conscience qui doit se refléter dans nos actes.
Un autre chemin n’a jamais existé et n’existera jamais.
Nous devons avancer au même rythme que la loi de cause à effet. Nous nous rendons compte que nous sommes constitués d’une structure psychique (mentale) momentanée, à laquelle le corps matériel ne fait que s’adapter. Cette structure psychique ne peut être nourrie et modifiée que par l’essence mentale. La loi de cause à effet nous transforme au travers d’un événement psychique très fort. Par conséquent, notre effort actif doit porter aussi sur le domaine psychique (mental) et doit être vécu comme tel afin de pouvoir pénétrer, grâce à la force de l’événement, jusqu’à notre subconscient, le changement souhaitable devant être opéré justement sur ce dernier. Or, la force de l’événement vécu n’est pas la seule à entrer en ligne de compte. La qualité de l’événement est également très importante. De par son caractère même, la loi de cause à effet n’autorise aucune information erronée à pénétrer dans le subconscient, car elle vise à atteindre l’équilibre. Elle contrebalance automatiquement tout ce qui serait erroné ou imparfait dans l’événement vécu et réfléchi. Bien évidemment, sur le chemin actif la loi de cause à effet n’est nullement invalidée. Par contre, si la façon de penser est correcte, la loi est atténuée et n’est activée qu’épisodiquement afin de redresser les insuffisances du chemin actif. Étant donné que par notre activité nous souhaitons l’éviter pour que son action ne nous retarde pas et ne nous cause pas inutilement de douleur, nous devons nous efforcer d’évaluer correctement et sincèrement notre vie et les lois de celle-ci. Il nous appartient d’adopter une attitude ferme et logique à l’égard des lois de l’être et de prendre conscience de toutes les erreurs et naïvetés contenues dans les doctrines accessibles, quels que soient l’époque et le lieu. Il est nécessaire de renoncer aux phrases creuses, aux conjectures spéculatives, à la foi aveugle et au confort de la pensée collective de ces milliers de religions et de sectes dont chacune se doit d’être différente des autres afin d’avoir droit à une vie indépendante. Il est impératif de créer sa propre façon de penser, logique et légitime, et son opinion sur la vie, contrôlées par un savoir sain et équilibré. Avant d’adopter une quelconque idée prêchée par l’une des vérités philosophiques, elle doit être sérieusement appréciée et légitimement justifiée. C’est la seule façon de se créer une base nous permettant de déployer le chemin spirituel vers notre future évolution, plus rapide et indolore.
Il sera alors utile de se remémorer la façon dont naissent les doctrines spirituelles fondamentales et la manière dont elles sont altérées par les hommes du fait de l’incompréhension et de la transmission.
Je rappelle ce qui a été évoqué plus haut : l’univers subit quatre influences de base qui, par leur qualité, correspondent au principe fondamental des Quatre éléments créateurs. Chacune d’elles dure 6 000 ans et comporte trois sous-ères de 2 000 ans dont chacune apporte encore sa propre influence complémentaire. Ces influences, combinées entre elles, s’exercent sur la pensée humaine et forment le caractère de leur époque.
L’enseignement des dernières époques qui subsista jusqu’à nos jours s’est également formé sous ces influences. Chaque influence porte la caractéristique de son époque et s’exerce sur la croyance religieuse actuelle. La période de 2 000 ans que nous sommes en train de quitter fut marquée par l’influence fondamentale centripète, tandis que l’influence de la sous-ère de 2 000 ans fut celle d’inertie. La période de deux mille ans qui la précédait subit, hormis l’influence fondamentale centripète, l’effet de feu, tandis que les deux mille ans précédents furent exposés à l’influence complémentaire centripète qui ne fit que renforcer l’influence fondamentale, elle-même centripète. Si nous étudions l’histoire de la religion de façon plus minutieuse, nous trouverons ces influences dans tous les cultes.
Il y a 6 000 ans, la philosophie juive apparaissait chez la nation qui devint, pour les 6 000 ans suivants, la nation dirigeante (comme on dit – le peuple élu) de la philosophie centripète existante. Cette influence centripète devait être le fondement de la philosophie de cette époque, mais elle devait être maintenue en équilibre avec les trois autres. Étant donné que l’humanité - en tant que l’ensemble - n’avait pas encore atteint un degré de développement suffisant lui permettant de maintenir l’équilibre de l’esprit, cette influence gagna toute la pensée humaine et l’attitude des hommes, déformant toute la doctrine et la conception de la vie au profit de sa propre qualité. Ainsi naquit une idéologie fortement centripète, un fort ego s’est développé chez les juifs couvrant d’ombre tout le reste. L’orgueil est apparu ainsi que l’opinion qu’un seul juif était le maître du monde auquel devait être asservi tout le reste.
Ce point de vue se consolida encore au cours des deux mille ans suivants, marqués, en plus de l’influence centripète, par l’effet de feu qui introduisit l’enthousiasme, voire le fanatisme. Et, une fois de plus, il se manifestait partout. Le culte voué au dieu du soleil en égypte fut renforcé et la pensée centripète allait dans certaines régions jusqu’au fanatisme.
La période de 2 000 ans suivante, qui ajouta à l’influence centripète l’effet d’accalmie, de froid, apporta le christianisme tel que nous le connaissons aujourd’hui. Centripète et calme (froid). Les luttes pour le pouvoir parmi les responsables religieux, la foi aveugle pour le peuple. À un autre endroit du monde, un homme à caractère centripète répandant le culte qui exaltait sa propre personnalité et sa félicité. Les efforts déployés pour atteindre ses propres états de félicité, en positions de méditation centripètes, en prêchant sa fusion avec tout, mais en se détachant de l’ensemble tout en se repliant sur soi-même. Bien que l’humanité ait été mise en garde, bénéficiant d’un point de vue très clair sur la vérité, elle n’a rien voulu entendre ni comprendre.
Il est de règle – et conformément aux lois de la vie – que le passage d’une sous-ère de 2 000 ans à une autre voit naître un homme ayant atteint le degré de développement humain le plus élevé possible. Il peut aussi s’agir d’une créature supérieure à l’homme qui ne fait que revenir vers le genre humain. Cet homme connaît la vérité de la vie, la vérité substantielle, la transmet et s’efforce ainsi de corriger la pensée humaine, de la mettre en équilibre et de redresser les incompréhensions et les erreurs commises jusqu’alors. Étant donné qu’il apporte à la vie sa propre connaissance et refuse d’introduire dans ses opinions les éléments des courants religieux ou philosophiques de l’époque, il est différent des autres ce que les gens n’aiment guère. Ils ne l’acceptent pas, ils préfèrent s’en tenir aux vieilles bases, dégradées, et aux soi-disant prophètes qui, poussés par leur ignorance, ne font rien d’autre que de fouiller et remuer les doctrines existantes, de les interpréter encore et autrement afin de se différencier des autres. Ils ne font que brasser ce qui a déjà été brassé maintes fois.
Dans mon calme, une vision m’est apparue à ce sujet : J’ai vu une énorme cuvette placée à même le sol. Les gens étaient si petits à ses côtés qu’on aurait dit des fourmis face à un pétrin de boulanger. La cuvette était remplie jusqu’au bord, une bouillie fraîchement préparée et chaude dégageait une senteur délicieuse. Cette odeur attirait les gens. Ils venaient, y adossaient de grandes échelles, montaient jusqu’au bord de la cuvette et mangeaient la bouillie avec beaucoup d’appétit. D’autres arrivaient sur leurs équipages, les chargeaient de bouillie et la transportaient à d’autres gens habitant dans des endroits lointains. La quantité de bouillie ne diminuait point, mais la bouillie se refroidissait petit à petit et était souillée par la boue sur les bords de la cuvette, piétinés par les chaussures de tout ce monde. Après quelque temps, la bouillie commença à pourrir à partir des bords, sa surface s’est couverte de diverses moisissures, la bouillie s’abîmait. Tout cela se passait sur une longue période. Entre temps, en bas, les enfants naissaient, les vieillards mouraient, les générations se succédaient et toutes montaient sur la cuvette pour y manger la bouillie. Les nouvelles générations ne savaient plus rien de la première bouillie, fraîche et savoureuse, car elles ne connaissaient rien d’autre. Soudain, une nouvelle cuvette fut placée à côté de la première, remplie d’une bouillie fraîche, chaude et savoureuse. Au début, les gens ne faisaient que la reluquer. Plus tard, certains y ont adossé des échelles, montaient vers son bord et goûtaient. Certains l’ont considérée comme bonne et souhaitable, mais ils n’étaient pas nombreux. La plupart d’eux sont revenus à l’ancienne cuvette, car ils se sont habitués à une bouillie pourrissante. La nouvelle bouillie ne leur plaisait pas ou ils n’avaient pas confiance en elle. Leurs aïeux mangeaient bel et bien la bouillie de la première cuvette et se portaient à merveille, alors pourquoi devraient-ils l’échanger contre quelque chose de nouveau qu’ils ne connaissaient pas. Pendant ce temps-là, la bouillie fraîchement préparée était guettée par le même destin que la première. Petit à petit, elle se refroidissait, les gens commençaient à y affluer, à la piétiner et à la salir. Au bout de quelque temps, elle se mit à pourrir et à moisir et toute l’histoire s’est répétée.
Le même sort est réservé à l’enseignement apporté à l’humanité tous les 2 000 ans par ceux qui savent et que nous appelons les « apporteurs », à la différence des « colporteurs », tels que les prêcheurs, professeurs et maîtres qui ne font que répandre ce qui a été apporté. La gente humaine est méfiante envers tout ce qui est nouveau. Elle préfère s’en tenir aux vieilles pratiques et c’est un grand dommage. En règle générale, l’apporteur meurt avant que son enseignement ne soit adopté. Or, à ce moment-là, plus personne ne peut rien lui demander, se laisser expliquer toute la vérité, tout ce qu’il n’avait pas compris, voué aux seules conjectures des « colporteurs ». Ceux qui l’entourent tout au long de sa vie et qui devraient transformer ses conseils en enseignement ne sont pas non plus toujours d’une très grande efficacité. Ils se laissent généralement glisser dans les influences antérieures, s’y sentant tout de même plus à l’aise.
Prenons, par exemple, le christianisme qui nous est le plus proche aussi bien du point de vue temporel que par son influence. Jésus, apporteur de l’enseignement pour les prochains 2 000 ans, connaissait la vérité et voulait la transmettre à l’humanité. Il ne pouvait pas choisir pour disciples et futurs maîtres-colporteurs les partisans de l’ancienne philosophie. Ils influenceraient le nouvel enseignement par la vieille doctrine. Par conséquent, il dut choisir des hommes du peuple auxquels il expliqua tout, dès le commencement. Il a donné à l’apôtre Pierre la capacité d’acquérir par sa pensée - non seulement pendant la vie de Jésus mais aussi après sa mort – la vérité de l’être, telle qu’elle était réellement et sans que quiconque la lui expliquât. Il ne s’agit pas d’une capacité de connaissance directe, telle dont disposait Jésus (ou encore Moïse, Noé etc.), mais d’une aptitude à se relier à l’apporteur et de puiser en lui. Or, lorsque Jésus lui transmettait cette faculté, il devait très certainement l’avertir qu’il ne pourrait s’en servir que s’il restait dans son domaine d’influence et qu’il devait se dissocier et se distancer des autres courants et de leurs influences (quelque chose dans le genre de « Si tu continues à agir en mon nom ». La locution « en mon nom » détermine le principe d’influence). Pierre devait ensuite continuer à retransmettre cette capacité.
Mais après la mort de Jésus, les successeurs de Pierre s’allièrent avec les anciennes autorités et, selon les desseins de celles-ci, construisirent une nouvelle doctrine. Par conséquent, le Nouveau testament fut établi sur les bases de l’Ancien testament, bien que Jésus fût venu pour corriger son interprétation, révéler ses concrétions erronées et néfastes et les éliminer. En rompant ce lien, les successeurs de Pierre se sont privés de la réception exacte et de la possibilité de retransmettre aux futurs chefs religieux la capacité d’être directement reliés à Jésus. Cette même capacité que les papes ultérieurs croyaient avoir et qu’ils présentaient comme l’« infaillibilité ».
Étant donné que tout cela a réellement existé, l’humanité a terni et rendu difficile sa possibilité d’entreprendre son chemin volontaire. Que faire donc ?
Nous en parlerons dans un chapitre à part, consacré aux aspects pratiques du chemin spirituel.