VIE DE L’UNIVERS
Il fut un temps où l’espace cosmique ne comportait qu’une matière gazeuse, brûlante et dispersée et, en dehors de cette matière, des centres de force (des points immatériels, énergétiques ou magnétiques, qui avaient leur propre construction et qui se déplaçaient dans l’univers de la même façon et sur les mêmes trajectoires que les planètes d’aujourd’hui). Ces centres formaient la base des futures planètes sous forme énergétique. Des influences centrifuges dominaient l’univers – d’où la dispersion de la matière.
De même que l’expiration est suivie de l’inspiration, l’univers a été ensuite soumis à une autre influence, cette fois-ci centripète, qui a succédé à l’effet centrifuge. Cet effet a activé les centres de force qui ont commencé à attirer vers soi le gaz brûlant, jusque-là dispersé aux alentours. Et c’est ainsi que les centres énergétiques immatériels se sont transformés en planètes matérielles, à ce stade encore gazeuses. Grâce à la force centripète permanente, les planètes gazeuses s’épaississaient en une matière liquide brûlante et comme telles continuaient à suivre leurs trajectoires définies.
Après une longue période, mais dans un rythme temporel précis, l’univers a été soumis à une autre influence – cette fois-ci, celle de l’inertie et du froid. Sous cet effet, les molécules ardentes de la matière cosmique ont atténué leurs vibrations et la matière des planètes, brûlantes et liquides jusqu’ici, commençait à se refroidir lentement et à se solidifier. Des tâches plus foncées (comme celles que l’on peut voir aujourd’hui sur le Soleil), des premiers continents flottants, commencent alors à apparaître sur leur surface liquide.
En fonction des rapports de force existant dans l’univers, certaines planètes se refroidissaient plus rapidement, tandis que d’autres, plus proches des centres ou étant eux-mêmes centres, plus lentement. Et ce processus se perpétua jusqu’à nos jours. Actuellement, nous vivons dans une période d’inertie cosmique – le refroidissement. Dans une de ces minuscules fractions de seconde de ce très long processus cosmique. La vie cosmique se manifeste dans la matière selon l’environnement. Notre planète est dans une phase de refroidissement et ses conditions sont celles que nous connaissons. Dans ces conditions, la vie se manifeste de la façon dont nous la vivons en ce moment. Au fur et à mesure que ces conditions de vie évolueront, la forme et le mode de vie se modifieront.
Autrement dit : la vie n’existe pas seulement sous la forme que nous connaissons. En fonction des conditions du moment, la forme de la vie est très variable.
La vie est dans « Podstata » qui est à l’origine de tout, y compris l’univers. Elle est dans tout l’univers, sur ses planètes et dans l’espace interplanétaire, elle est partout, tout simplement, et sous diverses formes possibles. En ce moment, par exemple, la vie existe même sur le Soleil. Mais elle n’y est pas dans la matière, comme celle que nous connaissons actuellement sur notre planète.
Nous vivons donc une période de refroidissement de la planète, dans l’inspiration cosmique. Le temps avance. Petit à petit, notre planète va se refroidir. Et le Soleil suivra le même chemin. La vie prendra d’autres formes et tout l’univers attendra une impulsion nouvelle qui le traversera pour le dominer pendant une période délimitée. Et un nouvel effet cosmique apparaîtra alors, celui d’incandescence. Toutes les planètes deviendront incandescentes. Leur matière qui, jadis, se répartissait entre les éléments et les corps composés, les cristaux et les roches et qui est devenue organique avec le temps, se liquéfiera à nouveau et deviendra homogène. Les planètes passeront à l’état liquide et, ensuite, à l’état gazeux, mais elles continueront à exister, dans leur existence bien spécifique. L’univers sera dominé par l’ère du feu – de l’ardeur. Une fois son temps écoulé, une nouvelle impulsion centrifuge lui succédera. Tout se séparera. Les différentes particules de matière se repousseront mutuellement. Seul le gaz et les centres de force immatériels existeront dans l’univers. Mais la vie ne disparaîtra pas pour autant. Les centres de force continueront leur progression sur leurs trajectoires éternelles, à l’instar des planètes. Avec le temps, seul leur environnement changera. Ensuite, une nouvelle impulsion centripète apparaîtra, suivie de l’inertie, du feu et d’une autre impulsion centrifuge. Et la séquence suivante apportera à nouveau l’effet centripète et l’inertie, en tant qu’effet constructif où tout s’organise et où tout se crée, qui sera remplacé par l’effet d’incandescence et de séparation, représentant l’effet destructeur où tout se meurt.
Par conséquent, nous considérons ainsi ces processus cosmiques comme constructifs et destructifs, comme la loi du rythme de la vie que nous pouvons suivre, exactement de la même manière, dans d’autres sphères temporelles, comme je l’ai déjà indiqué. Un exemple : le printemps et l’été sont constructifs dans notre année, tandis que l’automne et l’hiver sont destructifs. De la même façon, chez l’homme, l’inspiration est constructive, tandis que l’expiration est destructive. En fait, il s’agit du même rythme, basé sur le même principe, mais qui apparaît à des temps différents dans l’OEuvre créatrice. Mais cette différenciation par des sphères n’est que temporelle. Dans l’atemporalité, dans l’être éternel de Podstata, le rythme existe et subsiste dans son unicité.
La matière cosmique bat. Elle devient incandescente et se sépare afin de se réorganiser. La partie spirituelle obéit au même principe. La multiplicité se divise afin de redevenir la partie originelle. Celle qu’elle fut à l’origine de l’OEuvre créatrice. Dans l’élan d’enthousiasme, la forme psychique organisée de créatures multiples va se séparer afin de se retrouver à nouveau dans l’inertie et de créer l’entité organique dont la conception nous est proche et connue.
C’est ainsi que l’univers vit et bat. Et c’est ainsi que bat toute l’OEuvre créatrice, dont l’univers fait partie. C’est ainsi que bat tout ce qui existe !
L’univers respire, inspire et expire. Nous, avec notre histoire de la vie ne représentons qu’une très infime partie de son inspiration. Nous sommes si infimes et nous représentons un si petit grain de sable dans sa construction colossale ! Comme ce discernement réduit l’importance de la personnalité humaine, comme le vermisseau humain est pitoyable dans l’évolution et comme sa connaissance de la vie est dérisoire ! Le temps est à la modestie et à l’humilité. Non pas en tant qu’une vertu recommandée ou cultivée par une doctrine, mais en tant qu’une évidence vitale qui devrait être l’une des caractéristiques essentielles de l’être humain. Si nous prenons conscience de la respiration de l’univers, si nous sommes émerveillés par cet immense processus éternel, nous devenons très infimes et nos problèmes de la vie personnelle deviennent infiniment petits. Nous sommes alors modestes et humbles. Non pas parce que nous devons l’être, mais parce que nous savons et nous nous rendons compte de notre petitesse. L’homme ignorant qui n’acquiert la discipline que dans le cadre d’une doctrine ou d’une religion peut être modeste dans les limites de la discipline de sa religion. Or, ce n’est que de la discipline. Celui qui acquiert des connaissances plus élevées, dont l’évolution est supérieure, sera grâce à sa connaissance, comme nous l’avons dit plus haut, modeste dans son entendement courant et, par conséquent, dans son essence propre.